mercredi 11 décembre 2013

Elsinki

Canens Africae chiens loups de saarloos


Suite à la parution d'un article dans Ouest-France, vous avez été très nombreux à nous contacter pour nous proposer votre aide pour la capture d'Elsinki.
Et tout aussi nombreux à nous avertir de ce qui se disait sur les différents murs Facebook.
Merci à tous, et pour les propositions d'aide, et pour les alertes.



Nous avons cédé il y a deux ans et demi notre chienne Elsinki à Madame C., de Lorient.
Les premiers jours, nous avions des nouvelles régulièrement, mais au bout de trois semaines, plus rien.
Nous avons commencé à nous inquiéter vraiment au bout d'un mois et demi, mais n'obtenions aucune réponse ni à nos appels téléphoniques ni à nos mails.

Nous nous sommes donc rendus au domicile de ladite personne, pour nous apercevoir que la maison avec jardin était en réalité un squat en sous-sol, déserté qui plus est. Les voisins ont pu nous expliquer que les squatteurs avaient été éjectés par la police, mais personne n'avait aucune idée de l'endroit où ils pouvaient se trouver.
Ce n'est que plusieurs jours plus tard que nous avons pu entrer en contact avec la propriétaire, qui nous a appris la fuite d'Elsinki quinze jours après son arrivée chez elle. Elle n'avait entrepris aucune recherche pour la retrouver, et ne voulait pas nous communiquer son adresse.

La chienne était donc en fuite depuis plus de deux mois..

Nous l'avons cherchée pendant des semaines, avons arpenté avec l'aide de très nombreux amis des dizaines de kms de plage et de rue, dormi sur la plage, dans les voitures, collé et distribué des centaines d'affichettes, sans résultat.

En désespoir de cause, nous avons même fait appel à une communicatrice intuitive, qui nous a annoncé qu'Elsinki vivait heureuse en forêt de Brocéliande et ne souhaitait pas rentrer à la maison (oui oui, nous avons payé pour ça).

Ce n'est que six mois plus tard qu'une personne a aperçu Elsinki sur le bord de la route, a fait le lien avec la chienne disparue, et nous a informés de sa présence à Caudan.

Nous avons immédiatement recommencé nos recherches là-bas, sans succès au début. Mais nous avons rapidement été contactés par une personne du coin, qui voyait Elsinki tous les jours.
Nous nous sommes rendu compte que depuis six mois, elle s'était installée dans un des quartiers extérieurs de Caudan, qu'elle y faisait sa vie, et qu'elle était nourrie régulièrement par la personne qui nous avait contactés.
Nous avons recommencé les allers-retours, les nuits de camping dans la voiture, et les tentatives de capture, le tout dans la plus grande discrétion car la famille qui s'en occupait craignait que le fait d'ébruiter l'affaire alerte les chasseurs et les curieux.
Nous avons tenté les approches classiques (avec la nourriture, avec les chiens de son ancienne meute à l'élevage) mais il est très vite apparu que si Elsinki nous reconnaissait, elle ne souhaitait pas se laisser capturer. Elle avait sa petite vie tranquille et libre, et plein de copains chiens...

Nous sommes alors entrés dans la phase du piégeage. Nous avons commencé avec des trappes classiques, puis avec des grandes trappes, pour finalement construire un piège de 6m de long, qui est resté en place dans le jardin de J. et sa femme (les gens adorables qui s'occupaient d'Elsinki) pendant plusieurs mois. Elle y est entrée une fois, mais en est sortie trop rapidement pour que le piège fonctionne. Merci à J. et son épouse pour les cafés de nuit, pour tout le dérangement, pour le piège avec la porte du garage aussi.
Devant les échecs successifs, nous avons décidé d'arrêter cette stratégie infructueuse, et nous sommes tournés vers le fléchage.
Le zoo de Pont-Scorff, contacté il y a plus d'un an, ne disposait pas d'un vétérinaire flécheur. Un vétérinaire de Nantes a accepté de tenter sa chance, mais n'a pas eu l'occasion d'apercevoir le moindre poil d'Elsinki. Enfin, nos amis du parc du sentier des Daims ont accepté de se déplacer et de tenter de flécher la chienne, mais il se trouve que le produit utilisé est très dangereux, et qu'il faut une autorisation administrative pour le déplacer et l'utiliser en dehors du parc.
Dans tous les cas, pour le fléchage, la difficulté est la suivante : pour pouvoir flécher la chienne en toute sécurité, pour elle et pour l'entourage, elle doit se trouver à moins de 50m. Or, l'environnement où vit Elsinki est composé d'immenses champs ouverts, de bois et de forêts, d'un lotissement avec des jardins clos qu'elle connaît comme sa poche, d'un marais, et de taillis, le tout couvrant plusieurs centaines d'hectares.
Et bien sûr, Elsinki ne se laisse pas approcher à moins de 300m, voire 500m si elle s'aperçoit que l'approchant a quelque chose d'autre qu'une gamelle dans les mains.
En outre, si par miracle la chienne était touchée à la cuisse (ailleurs sur le corps elle risque la mort), le produit agit réellement au bout d'une demi-heure, ce qui lui laisse tout le temps d'aller s'endormir loin du lieu du fléchage.

Nous avons enfin tenté, en début de cette année, de l'empoisonner (pour l'endormir, bien sûr, pas pour la tuer). Une jeune vétérinaire de Nantes nous a procuré un anesthésique équin très puissant, ingérable oralement. Nous avons enduit un gros os plein de moelle et de viande un peu faisandée, que nous avons laissé sur un de ses passages, et avons guetté depuis un poste d'observation distant de 500m. Pour être sûr de ne pas la rater, nous avons doublé la dose prescrite.
Elle a mangé la viande, et ingéré la totalité du produit. Elle s'est endormie 1/2h plus tard.
C'est là que j'ai raté notre plus belle chance de la rattraper, ce que je ne suis pas près de me pardonner : elle s'est réveillée brusquement lorsqu'elle a senti que je la touchais, et a fait un tel bon qu'elle a réussi à se libérer, alors que je la tenais presque.
Ensuite, elle a toute la journée résisté à l'endormissement, nous a baladés pendant une heure ou deux, puis a fini par disparaître au fond des bois.
Nous avons depuis réessayé de l'endormir, mais elle refuse désormais toute nourriture à l'odeur inhabituelle.

Actuellement, plusieurs familles à Caudan s'occupent d'elle et la nourrissent. Une personne, l'épouse de L. (tous deux sont très investis dans la protection d'Elsinki) peut l'approcher d'assez près pour que nous puissions espérer qu'elle lui passe un collier le moment venu. En période de gestation, le comportement des chiennes change, et une opportunité pourrait se présenter...

Jusqu'à maintenant, aucune bête n'avait été tuée, à part quelques oies vivant en liberté, mais il y a à Caudan comme ailleurs aussi des renards, et d'autres chiens errants.
Malheureusement, depuis quelques semaines, des brebis ont été égorgées, « crimes » qui lui sont imputés par le journal Ouest-France.
Or, non seulement Elsinki n'a jamais été aperçue sur les lieux de carnage, mais un grand chien noir de type Beauceron y a lui été vu à plusieurs reprises. Une enquête a révélé que le chien avait du poil de brebis coincé dans les dents, et par la même occasion a innocenté Elsinki (cette version n'était sans doute pas assez médiatique, l'histoire du loup est plus vendeuse, et c'est celle-ci que le journal Ouest-France a préféré publier. C'est dommage pour Elsinki, qui risque d'en faire les frais).

Je précise que nous ne sommes pas les propriétaires d'Elsinki. La police recherche Madame C., responsable légale de la chienne (le contrat de vente fait foi). Elle vivrait aujourd'hui dans le sud de la France.
Les fonds engagés par nous depuis le début viennent de notre poche, et nous n'avons pas fait d'appel aux dons.
Madame C. est toujours la seule et unique responsable de tous les éventuels dégâts commis par sa chienne, dégâts actuellement inexistants, ou en tous cas impossibles à lui imputer.
Aucune plainte n'a été déposée contre la chienne. Une plainte contre X est en cours, mais il n'y a aucune preuve contre Elsinki, et même, pour la majorité des habitants en tous cas, aucun soupçon.
Nous sommes en relation (en bonne relation), avec la police et la gendarmerie locale, les pompiers, le garde-chasse, et Monsieur le maire. Ni la police, ni la gendarmerie, ni les pompiers ne peuvent intervenir, ni ne le souhaitent d'ailleurs dans la mesure où la chienne ne pose pas de problème pour le moment, et qu'il n'y a pas de plainte portée contre elle.
Nous venons de déposer une requête pour que le garde-chasse Monsieur Scoth obtienne une autorisation de flécher l'animal. Il est à ce jour le seul à connaître suffisamment le terrain pour avoir une chance de réussite.
La population locale soutient la chienne, et peu nombreux sont ceux qui souhaitent sa mort, y compris parmi les chasseurs, ce dont nous leur sommes très reconnaissants.

L'équilibre de la situation à Caudan est très fragile, et l'article de Ouest-France pourrait bien l'avoir rompu.
D'une part en attirant l'attention de la majorité des gens qui ignorait jusqu'à sa présence, et pourrait réclamer une battue, d'autre part en attirant sur place des gens sans doute de bonne volonté, qui penseront pouvoir récupérer la chienne là où tout le monde a échoué. De telles initiatives auraient pour conséquence d'énerver la population locale, peu désireuse de voir débarquer des hordes de gens avec des chiens-loups en laisse, et de la monter contre la chienne. Par ailleurs, le risque de voir Elsinki quitter les lieux pour fuir le remue-ménage est important, et pour le moment, nous savons où elle est, et qu'elle est en sécurité.

Nous demandons donc à chacun de garder la tête froide, et de ne pas entreprendre d'action intempestive.

Les actions en cours pour la récupération d'Elsinki sont :
  • tentative de fléchage par M. Scoth,
  • tentative d'apprivoisement de la chienne par Madame L. (je ne donne aucun nom pour ne pas attirer l'attention inutilement sur les gens de bonne volonté),
  • tentative d'endormissement par ingestion (je ne donne pas plus de détails sur cette opération, qui aura lieu dans les semaines qui viennent).


En ce qui concerne les différents commentaires sur Facebook, nous voulons préciser que nous avons presque toujours accepté toute aide proposée, de qui qu'elle vienne. Nombreux sont ceux qui s'en souviennent, et nous les en remercions : les nuits blanches ou inconfortables, les attentes interminables, les dizaines d'hectares explorés, les kilomètres accumulés, nous ont paru beaucoup moins difficiles grâce à vous.
Nous avons refusé par deux fois des propositions :
La première fois, Joëlle Levert (alias Felice Dacha) nous a proposé de contacter un vétérinaire flécheur. J'ai expliqué plus haut pourquoi nous n'avons pas jusqu'à maintenant eu recours au fléchage.
La deuxième fois, Stephan Thiériot nous a proposé l'aide de son père, « meilleur piégeur de France ». Nous avons refusé, car finalement Stephan Thiériot avait un doute (un « dilemme ») quant à nos capacités à nous occuper d'Elsinki en cas de réussite...
Je précise que dans les deux cas, nous avons été sollicités sans avoir rien demandé. Il semble que par deux fois, nos refus ont heurté des susceptibilités. C'est bien dommage, mais au vu de l'attitude actuelle de ces deux personnes sur Facebook, nous ne pouvons que nous féliciter d'avoir décliné leurs propositions...

et puisque nous parlons de Facebook, j'aimerais également :
  • m'étonner de l'écho encore rencontré par les paroles de monsieur Frédéric Louvel (alias Filoup saarloos, alias Smartie) et madame Joëlle Levert (alias Félice Dacha). Ces deux courageux anonymes sont connus pour leur harcèlement à l'encontre, entre autres, de Cornelia Keizer, de l'association Les Loups Ravis, sans bien sûr jamais apporter la moindre preuve...,
  • rappeler à Madame Levert que contrairement à elle qui a abandonné son chien, nous n'avons pas abandonné Elsinki et tentons toujours de la récupérer,
  • dire à mademoiselle Vernerey que nous trouvons assez savoureux de recevoir une leçon de sa part, alors qu'elle est incapable d'assumer elle-même les frais engendrés par son association de replacement et qu'elle va crier sa misère morale et pécuniaire sur Facebook (je lui rappelle que nous n'avons jamais nous-mêmes demandé le moindre centime à qui que ce soit pour les frais engendrés par la fugue d'Elsinki),
  • rappeler à mademoiselle Delcroix qu'elle ferait bien de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de taper sur son clavier : elle s'est déjà couverte de ridicule lors de la Nationale d'élevage avec sa plainte inepte à l'encontre de Katleen Le Louarne. Certes, le ridicule ne tue pas, mais il peut venir à bout d'une réputation, et la sienne est déjà mise à mal. J'ajouterai que pour l'avoir côtoyée, je suis à-même d'affirmer que sa définition du mot « compétent » n'est pas la même que la nôtre,
  • dire enfin à M. Louvel qu'il est inutile d'écrire au club, à la SCC ou à la police quant à la divulgation de son nom sur Facebook. Ces informations ne sont pas confidentielles, nous pouvons les avoir obtenues d'au moins trois manières légales. Par ailleurs, Facebook interdit maintenant l'anonymat, comme il le sait parfaitement. S'il veut nous attaquer en justice pour cela, qu'il arrête ses tentatives d'intimidation et passe à l'acte, nous serons ravis de pouvoir enfin le rencontrer.

J'en termine en remerciant une fois encore les gens de Caudan qui s'occupent de la chienne, à commencer par L., J., et leurs familles, en remerciant aussi tous nos amis, et tous ceux qui le sont devenus, qui nous ont aidés dans nos tentatives de récupération d'Elsinki, et enfin pour remercier ceux qui, ne connaissant pas la situation, se sont abstenus de la commenter.  

Addendum : Elsinki a été capturée

2 commentaires:

  1. Bonjour à vous,

    Je tiens à laisser un message ici, ayant déjà fait moi-même des commentaires sur Facebook, bien plus d'étonnement et questionnement, que de jugements, pour ma part. Si j'ai pu blesser, alors je m'en excuse.
    J'ai réagi car le cas d'Elsinki depuis maintenant plus de deux ans dans la nature m'a touché. J'avais suivi les débuts de sa disparition, puis le temps faisant, avais complétement oublié cette histoire...Je ne cesse de penser à elle depuis la diffusion de l'article, du coup.

    Il est rassurant de lire que vous êtes toujours sur le coup, et présent. Cela dit, l'estimer en sécurité est une erreur dans les conditions dans lesquelles elle évolue. Bien sûr le garde-chasse veille, ainsi que les familles qui lui fournissent de la nourriture, mais nombreux sont les dangers et vous le savez. C'est une chance inouïe qu'elle soit encore vivante...

    Comment faire confiance aux chasseurs, qui arrivent pour certains à prendre des humains pour des sangliers ? Alors un chien-loup pour du gibier... Être sûr qu'elle ne se prenne pas "une balle perdue" ? Certes, vous avez peut-être la "parole" des chasseurs du coin, mais avec cet article ce n'est pas seulement les personnes bien pensantes qui risquent de débarquer...

    Quand aux Media, il ne fallait pas s'étonner qu'ils s'emparent de cette histoire à un moment donné. En France, dès qu'il s'agit de faire une chasse aux sorcières, tout est bon...Rajoutez à ça une pincée de Loup...

    Vous ne pouvez pas en vouloir aux gens de leur réaction, on est humains, parfois cons, jamais parfaits. Que vous laviez votre linge sage en public est une chose, que vous montriez du doigt des personnes dont ce n'est pas le métier, qui fait son possible pour trouver un foyer à des Saarloos en est une autre...

    Loin de tous les différents avec les personnes citées dans votre article, je ne souhaite qu'une fin heureuse pour Elsinki qui le mérite vraiment. Et tout le courage, la force, et la patience pour réussir à épanouir cette chienne auprès des humains, la tâche sera, j'imagine bien, des plus délicate...

    Puisque vous êtes les principaux concernés, je vous le dis donc à vous, même si vous devez avoir suffisamment de bras, je vous propose également les miens, si besoin. J'habite à une bonne heure de route, si je peux aider en quoi que ce soit...N'hésitez pas.

    Courage encore, je souhaite réellement connaitre un dénouement heureux pour Elsinki.

    Mlle Thomas.

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  2. Ridicule ces enfantillages. C'est une constante chez les assoc de chiens-loups ou quoi ?

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