dimanche 18 mars 2012

Les nouveaux éleveurs


La liste des élevages français de chiens-loups de Saarloos (juin 2015)

Depuis son introduction en France dans les années 90 par Patricia Wartelle, les effectifs du chien-loup de saarloos ont progressé régulièrement, et le nombre des naissances connaît une croissance exponentielle.


Depuis quelques mois, ce phénomène s'est encore amplifié avec l'apparition dans le paysage saarloosien de nombreux petits éleveurs de la race, professionnels ou (et surtout) particuliers, qui ont acheté quelques reproducteurs d'un gros élevage qui vient de fermer.
Les craintes sont nombreuses dans le petit milieu saarloosien, quant à cette multiplication des élevages.
Certains s'inquiètent (légitimement) de ce que deviendront tous les chiots produits, les critères de sélection pour les familles adoptantes étant généralement beaucoup plus souples chez les éleveurs débutants (manque de recul, peur de ne pas vendre). Ce phénomène est renforcé par l'arrivée massive d'un grand nombre de chiots sur un court laps de temps.

D'autres, éleveurs ceux-là, s'inquiètent à juste titre de l'impact de l'arrivée de cette concurrence sur le marché restreint du chien-loup de Saarloos.

Pourtant, au-delà des considérations économiques et des amitiés et inimitiés personnelles, cette multiplication des élevages est sans aucun doute une bonne chose pour la race.
En effet, le nombre de chiens utilisés pour la reproduction va lui aussi augmenter notablement, ouvrant du même coups de nouveaux horizons génétiques.
Par ailleurs, les goûts et les visions de chacun sont très divers : certains sélectionnent sur les têtes plutôt que sur les corps, d'autres placent la couleur des yeux ou la taille des oreilles en tête de liste de leurs critères, pour d'autres encore les croupes longues et les angulations sont prioritaires.
La taille aussi est affaire de goût, la marge de 10 cm autorisée par le standard pour chaque sexe laissant à l'éleveur une grande marge de manoeuvre.
La couleur est un autre critère, de même que le caractère, la réserve naturelle, etc.
Du coup, de nouveaux types apparaîtront nécessairement, diversifiant la race beaucoup plus efficacement que lorsqu'elle était concentrée entre les mains de quelques personnes.

Naturellement, les inquiétudes concernant les chiots ainsi produits sont fondées, et on peut s'attendre à voir arriver une  vague de chiens à replacer d'ici quelques mois,et durant quelques années, parce qu'ils n'auront pas pu s'adapter au mauvais environnement dans lequel ils auront atterri. Les amoureux de la race vont devoir se serrer les coudes et les forums jouer à fond leur rôle de relais. On peut aussi espérer que la plupart des éleveurs pourront récupérer les chiots mal placés et gérer leur changement de famille.
Cette phase est espérons-le transitoire, et rapidement ne resteront de ces nouveaux éleveurs que les plus motivés, ceux qui auront su mener leur barque sans compromis, et sans écouter trop les critiques ou les conseils de ceux qui savent mieux que tout le monde ce qu'il faut faire ou pas. 
Difficile de dire combien survivront, combien disparaîtront. Les grands élevage ne sont pas non plus à l'abris de disparaître, et seule Cornélia Keizer (affixe de Louba Tar), éleveuse historique de la race, a su résister à plus de trente-cinq ans de tempêtes.
Espérons en tous cas que les nouveaux éleveurs, pour travailler en commun à l'avenir de la race, saurons se tourner vers le club (le Bergers Hollandais Club de France), où ils trouveront de l'aide et des conseils. La commission Saarloos du club est d'ailleurs en train de mettre en place une équipe d'aide aux nouveaux éleveurs, constituée d'éleveurs et de particuliers, qui pourront répondre à toutes les questions (administratives, techniques, ou autres) que ces derniers peuvent se poser.  

3 commentaires:

  1. Tout à fait en accord avec ce que vous écrivez...
    Reste à attendre de voir ce qui se passera dans les années à venir.

    RépondreSupprimer
  2. Absolument.
    Je me répète, mais je pense que ça dépendra pas mal du club et de ce qui s'y passe.
    Qui va s'investir pour l'avenir de la race et rejoindre la commission pour travailler en commun?
    Qui va rester dans son coin?
    C'est toujours très difficile, le milieu du chien. Les éleveurs sont des solitaires par nature, et souvent misanthropes.
    Il faudrait vraiment que chacun parvienne à dépasser son ego/sa timidité/ses inimitiés.
    C'est un voeux pieux, mais enfin ça commence à bien bouger à la commission. Nous sommes déjà quatre éleveurs, et les autres sont des gens impliqués dans le saarloos pour la plupart.
    La commission travaillant presque exclusivement sur des questions d'élevage, il serait dommage que les principaux concernés ne s'y investissent pas.

    RépondreSupprimer
  3. c'est le problème qu'à eu le husky, effet de mode dans les années 80-90, et ça reviens en ce moment.. lof, non lof et surtout du pas testé... un gros manque de responsabilité !! espèrons que vous ne connaitrez pas la même chose avec le saarloos
    barbara

    RépondreSupprimer